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JAM, artiste chercheur et inventeur d'un langage québécois en arts visuels au Québec

 

(ARTEFACT: Phénomène d'origine artificielle ou accidentelle, rencontré au cours d'une observation ou d'une expérience.)

Ce phénomène existe en art, c'est le moment magique. La recherche utilisée pour écrire la thèse démontre que ce phénomène existe aussi en sculpture.

 

Thèse de Michel Boisvert

2014

JAM, artiste Québécois chercheur indépendant en arts visuels

Titre de la thèse

"LE TROISIÈME ÉLÉMENT"

Document numérique interactif Rédigé en 2014-09-05 Mis en dépôt légal en 2014 chez BanQ et chez TEL.

COORDONNÉES

https://www.jam.quebec

AUTORISATION

OUI, j’autorise quiconque le désire, à diffuser ma thèse sur Internet et à faire des copies imprimées; j’atteste que je suis l’auteur de la thèse susmentionnée et qu’elle est diffusable dans le respect des droits à l’image, droits d’auteurs et droits voisins.

REMERCIEMENTS

Je remercie tous les individus qui ont contribués généreusement par leurs conseils et leurs jugements de valeur à l’élaboration de ma thèse.

 

Table des matières

PROLOGUE PAGE 5

RÉSUMÉ DE LA THÈSE PAGE 8

ENGLISH RESUME OF THESIS PAGE 9

INTRODUCTION PAGE 10

LECTURE ET RÉFÉRENCE PAGE 12

CHAPITRE 1 LE TROISIÈME ÉLÉMENT PAGE 13

CHAPITRE 2 INITIATION À LA RECHERCHE PAGE 15

CHAPITRE 3 SOUTENIR LA THÈSE DE LA RECHERCHE PAGE 16

CHAPITRE 4 LA CRÉATIVITÉ PAGE 18

CHAPITRE 5 LA PATATE COMME MATÉRIEL DE CONSTRUCTION DANS LA RECHERCHE EN 5 ÉTAPES

1e étape LA VIDEO PAGE 20
2e étape LES DÉBOUCHÉS COMMERCIAUX PAGE 22
3e étape LE MOULAGE PAGE 23
4e étape LE NUMÉRIQUE PAGE 24
5e étape LA RÉVÉLATION PAGE 25


CHAPITRE 6 LA DÉCOUVERTE PAGE 27

CHAPITRE 7 CE QUE RÉVÈLE LA THÈSE PAGE 29

CONCLUSION PAGE 30

Annexe

En annexe à la rédaction de la thèse virtuelle. "Solitude" une monographie,qui contient une cinquantaine de photos des oeuvres créées avec la patate et qui ont servis de support de recherche pour la rédaction de la thèse "Le troisième élément".

Vous pouvez vous procurer ce livre à l'adresse suivante: BLURB


Prologue

Deux pensées s’affrontent dans l’humanité. La pensée pacifiste, celle qu’utilise la majorité des individus, et la pensée guerrière qui est utilisée par les dominants.
La pensée artistique qui est une pensée pacifiste est dénaturée par son affiliation avec la pensée marchande qui fait partie intégrante de la pensée guerrière.
En conséquence de cette affiliation avec la pensée guerrière l’art est perturbé et ne rempli pas sa mission de pacification.
On comprend facilement que les individus artistes de tout genre artistique soient attirés par les bienfaits que procure leur affiliation avec la pensée guerrière qui est une pensée dominante qui permet d’occuper les plus hauts postes à l’intérieur des structures sociales. Cependant par cette affiliation ils mettent en danger la structure même de l’art. L’influence exercée par la pensée guerrière sur la pensée artistique complaisante envers elle permet à l’art d’influencer le public sur les bienfaits que procure la pensée guerrière. C’est un genre de désinformation au niveau humain dans les relations entre les individus. L’art lorsqu’il est manipulé d’une façon non pacifique ne sert absolument pas les intérêts de l’humanité. L’art est issue d’une pensée pacifique qui est une manière de décrire l’âme. Si on intervient dans cette structure pour qu’elle dise autre chose que ce que l’âme veut dire, on désinforme le public. L’âme humaine est un état de l’esprit pacifiste et non une représentation de la pensée guerrière.
La pensée guerrière provient d’un état animal de survie de l’espèce et ne fait pas partie de la pensée humaine. La pensée guerrière en s’infiltrant dans la pensée humaine a déstabilisé l’évolution de cette pensée en générant une alternative non évolutive dans la pensée. Dans la pensée humaine il n’existe pas de dominants. Les dominants ne font pas partie de l’humanité. Cette forme de pensée qui est installée dans la pensée humaine doit disparaitre pour que l’évolution de la pensée humaine puisse se produire.
Seul les individus ont accès à la pensée humaine. S’ils sont influencés par la peur ils ne sont pas capables d’évoluer. La pensée guerrière est une pensée animale basée sur l’utilisation de la peur comme arme de destruction qui s’est infiltré dans la pensée humaine par le biais de l’évolution naturelle. Nous provenons de l’animal et dans notre évolution naturelle nous avons voulu garder certaines caractéristiques animales parce que nous avions peur qu’en les laissant de côté nous perdions quelque chose. En réalité nous ne comprenons pas la pensée humaine et nous ne sommes pas certain de la direction que cette pensée veut nous faire prendre. Nous gardons en réserve des ingrédients de la fonction animale dans notre pensée en espérant pouvoir faire un retour en arrière si nous échouons dans l’évolution de la pensée humaine.
Ma thèse reconnait que la pensée humaine est en évolution, et elle suggère d’utiliser la créativité comme outil d’évolution. La thèse parle d’une recherche qui a été entreprise avec l’objectif de découvrir la créativité comme un moyen d’évolution de la pensée humaine.

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RÉSUMÉ DE LA THÈSE

SUJET
LE TROISIÈME ÉLÉMENT

La thèse défend l’option de l’évolution et établi qu’une nouvelle structure de pensée est nécessaire pour que l’évolution de la pensée vis à vis la créativité se réalise. La structure actuelle de la pensée n’est pas conforme aux besoins de l’évolution. L’idée de la thèse origine du fait que le chercheur percevait quelque chose d’invisible dans la créativité avant de faire la recherche et il voulait s’en approcher le plus près possible. La thèse qui a été écrite après la recherche, stipule que la créativité exige trois éléments pour s’accomplir. La recherche a eu pour but de démontrer qu’il existe dans la créativité trois éléments au lieu de deux comme on l’a longtemps cru. Le premier élément étant l’individu comme représentation du réel. Le deuxième élément étant la pensée de l’individu représentant l’irréel. Le troisième élément est l’apport du hasard dans la constitution de l’oeuvre. Ce troisième élément a été identifié par la recherche comme étant l’élément de l’évolution que je nomme le troisième élément.

La recherche s’est déroulée sur une période de 28 ans au niveau de l’implication de l’artiste comme chercheur indépendant en sculpture dans le milieu artistique Québécois.

Le chercheur a élaboré une méthode de construction avec la patate pour rendre visible le troisième élément. Il a tâtonné dans l’inconnu jusqu’à ce que ce troisième élément apparaisse.

Le résultat de cette méthode de construction a produit plusieurs sculptures qui sont identifié dans le document « SOLITUDE » livre d’art.

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RESUME OF THE THESIS

SUBJECT
THE THIRD ELEMENT

The thesis establish that the evolution is a must and that we have to search for a new way of thinking so that we make that evolution. The idea at the base of this thesis is that to create an art form you need three elements instead of two. The first element being the individual himself as a representation of the real word. The second element being the tough of the individual representing the unreal word. The third element being the CHANCE.

In order to search for this third element the artist add to use it’ life time to make the research. It took him 28 years to find this third element.

The thesis try to explain why he as an artist think that there is a third element in the creation and explore why a research was necessary to prove this point.

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INTRODUCTION

 

POURQUOI LA THÈSE EST ELLE APPARUE COMME IMPORTANTE APRÈS LA RECHERCHE?

Cette thèse doit être comprise comme un COMPLÉMENT de recherche que j’ai entrepris entre 1984 et 2012 soit sur une période de 28 années subséquentes à une carrière de sculpteur classique pour finalement être imprimé sous forme de livre d’art. Avant de décider de faire cette recherche j’ai dû faire face au préalable à une certaine forme de rejet du public concerné par l’œuvre d’art. Si je juxtapose à ce rejet les exigences du milieu artistique ne convenant pas à mon caractère de créateur et la mauvaise réception que ce milieu avait concernant mes sujets de création mis bout à bout cela m’a incité à entreprendre une recherche afin de comprendre ce qui n’allait pas dans la compréhension de l’art autant à mon niveau personnel qu’à celui des autres.

POURQUOI FAIRE UNE RECHERCHE EN ART?

La recherche est un domaine de l’art qui n’est pas encore reconnu dans le domaine international de la recherche et la distribution des fonds privés de recherche. Seul les gouvernements par les Universités forment des chercheurs en art actuellement. Plusieurs chercheurs qui optent pour faire de la recherche décident de joindre les exigences de l’art à celles de la science par un amalgame de l’art avec la science, comme la recherche en robotique, ou la recherche assistée par ordinateur parce que cela s’inscrit dans les cours qui offrent des crédits aux étudiants. Les diplômes en art ne sont pas exclusivement artistiques.
Moi comme chercheur indépendant, j’ai opté pour l’apport du végétal comme aide à la création en sculpture en soutenant que l’art est un domaine de recherche autant que peut l’être la science et que si on n’investi pas dans le domaine de la recherche en art en ce moment, cela ne signifie pas que l’art doit être perçu comme ne pouvant pas apporter à l’humanité une forme d’évolution. La structure de pensée entourant la créativité nécessite que cette structure soit malléable et puisse évoluer. La structure de la pensée actuelle n’est pas malléable et n’évolue pas. L’évolution de ma personnalité et l’évolution de ma compréhension du problème lié à la créativité faisaient partie de la recherche. Mon évolution personnelle devait m’amener à la tolérance envers les autres et devait m’amener à laisser de côté mon côté empereur qui désire dominer son environnement. Mais surtout je désirais trouver des alternatives ÉVOLUTIVES dans la création artistique.
Il existe déjà en art plusieurs individus qui font de la recherche indépendante. La recherche en art est une nouvelle avenue qui utilise l’analyse psychologique des sociétés vivantes et l’analyse de soi-même en juxtaposant l’une à l’autre pour comprendre ce qui existe au niveau de l’âme. Ces chercheurs indépendants doivent cependant aussi agir dans une pratique artistique pour avoir accès aux subventions et aux services d’exposition. Leur renommé n’est pas comme chercheur mais comme praticien en art, ou si vous préférez le mot artiste qui revient au même.

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La recherche en art actuellement a besoin d’être comprise par la société pour que les chercheurs soient encouragés à utiliser cette alternative de carrière en art au lieu d’être constamment obligé d’aller dans la pratique afin de rentabiliser leur implication artistique. Les retombées de la recherche vont directement à l’évolution de l’art par le partage des découvertes. Ce ne sont pas des retombées économiques mais des retombées spirituelles destinées à comprendre l’âme humaine à travers la recherche en art. Il n’y a pas de débouché monétaire pour le chercheur en art autre que celui de se voir reconnu comme ayant apporté à l’art une évolution. Celui et celle qui s’engage dans la recherche sait quand il commence mais ne peut pas prévoir quand il terminera, s’il termine un jour dans sa vie tout au moins. Il peut comme c’est mon cas décider de mettre fin à la recherche volontairement, s’il considère ne plus avoir rien à dire sur le sujet. Il est seul avec sa recherche et il ne peut pas consulter ou demander l’aide de quelqu’un en dehors de lui-même parce qu’il est le seul à comprendre les liens compris dans la recherche depuis son origine à sa position actuelle. Le principe de la recherche est de faire un mouvement en continuum par en avant en juxtaposant les éléments trouvés aux nouveaux éléments à découvrir ce qui en occurrence ne produit aucun résultat concret au niveau de la diffusion artistique, mais permet d’avancer dans la recherche. La recherche apporte aussi des éléments à la pensée qui peuvent être utilisé hors contexte de la recherche.

En comparant la recherche avec la pratique en art, je peux dire que la pratique artistique est issue d’un mouvement de recherche qui s’est arrêté dans le temps à un endroit riche en matière exploitable et qui se contente d’exploiter cette matière. Il ressort de la pratique après un certain temps, un sous-produit de l’idée originale qui devient la nouvelle matière artistique qui est exploité à son tour pour permettre de faire de l’argent avec ce sous produit. Mais l’idée originale à force d’être exploitée mainte et mainte fois ne veut plus rien dire de pertinent. Ce procédé artistique que je nomme pratique artistique ne participe pas à l’évolution de l’art.

La recherche contient en elle-même tous les éléments qu’elle requiert pour exister. Elle s’alimente de son élaboration à partir de ce qu’elle génère comme découverte. C’est en quelque sorte un organisme vivant de sa propre matière à l’image de ce qu’est une évolution.
Au contraire du chercheur en art, le praticien en art, une fois son produit exploitable trouvé à travers une recherche va arrêter la recherche entreprise pour trouver la manière exploitable et économiquement rentable afin de mettre un prix sur le produit issue de la recherche. Une pratique comme son nom l’indique est une procédure qui doit être pratique et rentable. Au contraire d’une pratique artistique une recherche en art n’a pas besoin d’être pratique ou rentable. Le chercheur trouve constamment des produits exploitables qu’il n’exploite jamais sous forme de rentabilité économique.

Un questionnement parmi les nombreux questionnements que cette thèse soulève est de comprendre que les chercheurs ont besoin de faire comprendre leur entreprise, afin qu’une ouverture d’esprit ce produise dans la société pour que les chercheurs à venir soient intégrables à l’art au même niveau que les artistes praticiens. Il y a maintenant des diplômes qui sont octroyés au niveau du doctorat en recherche en arts visuels. Seulement il n’y a pas de débouché pour ces nouveaux chercheurs autre que de devenir praticien. Cette

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formule est désastreuse pour l’évolution de la recherche parce que l’énergie et le temps qui doit être déployé par le chercheur pour s’intégrer à une pratique artistique et devenir compétitif avec les autres artistes équivaut à renoncer à faire de la recherche en art.

Le livre sous forme imprimée et sous forme numérique SOLITUDE, peut servir d’exemple aux nouveaux chercheurs et aux décideurs publics afin qu’ils comprennent les besoins de la recherche en art au niveau des arts visuels.

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LECTURE ET RÉFÉRENCE

Mes lectures ont été abondantes tout au long de ma vie. Celle qui m’a marquée et que je retiens pour ma thèse, c’est « LA PLACE DE L’HOMME DANS LA NATURE » de Teilhard de Chardin.

https://www.babelio.com/livres/Teilhard-de-Chardin-La-place-de-lhomme-dans-la-Nature/60586


Ce chercheur avait comme thèse que la nature était en fait l’univers au complet et que tout dans l’univers évoluait avec le même pattern. En tenant compte de cette théorie la pensée devait par conséquence, évoluer elle aussi selon le même pattern.

En choisissant un végétal comme exemple d’évolution dans la créativité, j’ai agit en tenant compte de cette thèse de Teilhard de Chardin. C’est à dire que je me suis installé comme créateur dans la pensée de la patate et j’ai évolué avec elle. La patate est devenue mon véhicule d’évolution au niveau créatif et au niveau personnel par l’évolution de ma pensée à travers l’observation de l’évolution de la patate comme matière constructive de l’oeuvre.

Un peu comme la terre est le lieu où on évolue, la patate qui fait partie de la nature, donc qui est installé dans l’évolution de la terre au niveau végétal, possède quelque chose de révélateur au niveau de l’évolution que je pouvais identifier à travers l’observation de sa propre évolution comme intervenant en art.
En faisant de ce légume, un discours sculptural, j’ai permis à ma créativité de comprendre le pattern de l’évolution.

Ainsi que:

RÉFÉRENCE: La perception spirituelle de la vie selon le VENDANTA ( vendenta ) parle du réel et de l’irréel (irréel )

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Chapitre 1

LE TROISIÈME ÉLÉMENT

Lorsqu’un individu veut travailler comme artiste dans la société en 2014, il a à sa portée plusieurs façons de fonctionner par lesquelles il trouvera un assortiment de cours et de pratique qui vont l’amener graduellement à la performance d’une façon autonome dans le milieu artistique pour devenir éventuellement soit un bon technicien travaillant pour les autres artistes ou pour des sociétés ou des institutions ou il peut choisir de devenir un artiste autonome créateur avec de nouvelles idées de performance ou une vedette reconnue ou encore il peut simplement travailler en laboratoire pour faire de la recherche. Il peut aussi s’il est gourmand faire tout cela en même temps.

Lorsque j’ai décidé de faire de l’art en 1973, rien de cela n’existait. Tout était à construire au niveau des arts visuels. Il n’y avait pratiquement pas d’art Québécois.

Au début de mon implication en art, après une douzaine d’années à essayer de comprendre ce qu’était l’art par mes propres moyens, j’en suis arrivé à la conclusion que le milieu des arts ne me convenait pas. Ce qui m’intéressait, c’était de faire de la recherche. Je savais par expérience qu’il y avait dans la créativité un élément invisible que je n’arrivais pas à cerner. J’ai donc entrepris d’essayer de le trouver. Ce que j’ai trouvé je le nomme le troisième élément.

Les mots et le fait de décrire quelque chose n’en fait pas pour autant quelque chose de compréhensible. Le troisième élément peut- être absolument n’importe quoi mais cet élément est demeuré longtemps incompréhensible. Pour moi je décris cet élément comme étant la chance, ou le hasard. Selon ma perception les mots chance et hasard ne pouvaient pas décrire cet élément, seul la sculpture pouvait le faire. Lorsqu’on prononce le mot chance tout le monde sait ce qu’est la chance sans pour autant la voir, l’entendre ou la toucher. Ils reconnaissent le mot à travers leur propre expérience de ce qu’ils s’imaginent être la chance. En sculpture il n’y a pas de mots. Ce qui remplace les mots ce sont les émotions ressenties et exprimées avec des gestes dans de la matière. Ce que je sens sans pour autant le voir ou le toucher, fait partie de ma vision d’artiste créateur d’oeuvres capables d’émouvoir un public. Mais selon moi ce n’est pas suffisant. Je dois comme chercheur trouver comment montrer le troisième élément dans la créativité parce que je sens sa présence et que même si je ne le vois pas, j’ai l’impression qu’il existe. L’idée c’est de trouver une méthode pour prouver que le troisième élément existe dans la créativité d’une oeuvre sculptée. Les expérimentations sur ce sujet m’ont toujours attiré et m’ont amené à vouloir trouver la bonne méthode pour cette expérimentation. L’idée soutenant cette thèse c’est que si je trouve la méthode adéquate

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je vais pouvoir trouver le troisième élément. Le troisième élément devient dans la recherche un questionnement sur ce qu’on est comme être humain et cela doit être transcrit dans une forme sculptée. La sculpture ne peut pas donner plus que ce qu’elle a. Ce que possède la sculpture, c’est la forme le matériel, les idées, la transcription des émotions, et un facteur invisible que je nomme le troisième élément.

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Chapitre 2

INITIATION À LA RECHERCHE

Ce qui est particulier en sculpture en plus de son jugement, de ses émotions, de ses perceptions, de son talent, c’est que l’artiste travaille avec des matériaux exclusivement. Il est tout nu face au matériel, et doit imposer au matériel sa volonté pour faire sortir du matériel ses émotions, ses idées, ses concepts et sa vision de l’irréel en tant qu’être humain. L’irréel étant ce qu’on appelle normalement le spirituel.

La sculpture c’est un domaine spécifique du matériel qui est concentré sur le matériel comme élément de diffusion de la pensée, des émotions, du savoir, des connaissances.
Le matériel est le messager de l’art en sculpture.
L’artiste est le représentant de l’art par la sculpture mais sans le matériel il n’est rien.

C’est le matériel qu’il utilise qui détermine ce qu’est l’œuvre en art.
Cette description, c’était la structure de la pensée traditionnelle avant que j’effectue la recherche.

Ma première démarche dans cette recherche fut de trouver le matériel adéquat à ma recherche basée sur la thèse qui est de trouver le troisième élément contenu dans la créativité et qui est négligée dans la structure de la pensée traditionnelle.

La patate, un tubercule appelée pomme de terre s’est imposée comme pouvant répondre à mes besoins d’identification du troisième élément compris dans la créativité. La patate est devenue la méthode de la recherche. J’ai dû pendant un certain temps apprendre comment cette méthode fonctionnait. Comme sculpteur le défi était énorme et beaucoup plus que quiconque peut l’imaginer. Pour apprendre cette méthode, j’ai dû laisser mon expérience de sculpteur traditionnel de côté et ne plus me servir de cette méthode de sculpture traditionnelle apprise de peine et de misère par des milliers d’heures de pratique. Cela ne me servait à rien dans la méthode avec la patate sculptée. La maitrise tant proclamée comme essentielle en art, est devenue l’obstacle au développement de l’idée de base étant de trouver le troisième élément.

Pour m’initier à cette recherche, j’ai été obligé d’évoluer comme être humain. J’ai dû désapprendre tout ce que j’avais appris depuis les trente-six premières années de ma vie. Ce que je savais ne me servait plus à rien. La méthode avec la patate m’a obligé à changer de structure de pensée, de changer la forme de ma réflexion, de changer ma forme d’analyse, tout en conservant mes émotions et en les adaptant jusqu’à pouvoir capter le langage de la patate.

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Chapitre 3

SOUTENIR LA THÈSE PAR LA RECHERCHE

Le troisième élément dans la compréhension est l’élément qui manque dans la compréhension. Dans la compréhension que l’humanité a du monde, il n’y a que deux éléments qui existe et ces deux éléments fondamentaux sont ce qui régis la compréhension. Le premier élément c’est le réel et le deuxième élément c’est l’irréel. Le réel est ce que nos sens physiques nous permettent d’identifier. L’irréel c’est la pensée contenue en chacun de nous.

RÉFÉRENCE: La perception spirituel de la vie selon le VENDANTA ( vendenta ) parle du réel et de l’irréel (irréel )

Le RÉEL

Ce qui est réel c’est ce qui est physique. Les objets, les masses, le temps, les structures, les gens, les odeurs, les sons, les structures physiques comme les sociétés comme les gouvernements, la famille, les institutions, les différents degrés sociaux qui identifient les positions de pouvoir, l’air, le gaz, la terre, l’espace, l’univers, l’atome, la maladie, la connaissance, l’histoire et j’en passe. Je crois que l’illustration est suffisante.

L’IRRÉEL

Ce qui est irréel c’est ce qui est invisible. Les émotions font partie de l’irréel, de l’invisible, du néant de la pensée. l’art fait partie de l’irréel. Nous pensons, nous créons, nous rêvons, nous souffrons, nous angoissons. Nous avons une certaine perception de ce monde et nous essayons de le comprendre. Dans ce monde irréel nous avons aussi des prémonitions, des visions, qui nous portent à croire que nous avons accès à ce monde invisible par la pensée.

Le TROISIÈME ÉLÉMENT

Le troisième élément ne fait pas partie de ces deux mondes que sont le réel et l’irréel. Le troisième élément fait partie exclusivement de la créativité. C’est l’élément manquant dans la compréhension. Pour comprendre il faut trois éléments et non deux comme nous l’avons longtemps cru. La créativité est ce troisième élément.

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La créativité c’est une forme d’état de transe dans laquelle nous effectuons de la création. La créativité c’est un monde en soi qui n’a aucun rapport avec les deux autres mondes que sont le réel et l’irréel. La créativité n’est pas exclusive à l’art mais c’est en art qu’on la retrouve le plus souvent.
Ce troisième élément jusqu’à ce que j’effectue ma recherche était une sorte de vide dans la compréhension. Un peu comme si la compréhension pouvait utiliser uniquement deux dimensions de compréhensions. Soit comprendre le réel ou comprendre l’irréel. Mais rien n’existe dans la nature avec seulement deux dimensions. Tout est sous forme de trois dimensions. La créativité n’était pas comprise parce que pour la comprendre on utilisait uniquement deux dimensions de la compréhension. Ce que nous comprenions de la créativité, c’était que quelque fois des individus avaient des inspirations qui les amenaient à comprendre qu’ils étaient en état de créativité. Cette troisième dimension contenue dans la créativité n’était pas comprise par l’humanité.

La recherche m’a permis de comprendre la créativité et de la décrire dans une forme structurelle. La sculpture avant l’utilisation du végétal était considérée comme un domaine de pierre, de métal, de bois, de verre, de plastic, d’objets divers, de montage, d’installation, de jeux de lumière, mais elle restait toujours à l’orée de la compréhension sans jamais y entrer. On fabriquait des sculptures par tradition ou par imagination et non par compréhension. Dans la compréhension, on négligeait d’inclure les émotions comme un facteur de la pensée. On croyait que la pensée était uniquement une forme de logique. L’émotion est ce qui nous amène à la compréhension et l’émotion fait partie de l’irréel donc est une forme de pensée en soi. Comprendre quelque chose pour un être humain c’est le ressentir. Mais cette émotion peu de gens l’on vue en réalité. Nous assumons qu’elle existe sans nous demander ce qu’elle a l’air. À quoi ressemble une émotion? En créativité à travers la recherche, j’ai voulu identifier l’émotion. Pour soutenir cette thèse je devais faire la recherche de ce troisième élément émotif.

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Chapitre 4

LA CRÉATIVITÉ Description

Selon la pensée rhétorique, quand on travaille dans la créativité, on a des éléments prédéfinis qui servent de structure à la compréhension. À l’intérieur de ces structures on place des idées pouvant être modifiées. Cela nous procure d’autres idées à partir d’une première idée qui a été utilisée comme gabarit de départ dans la modification à l’intérieur de cette structure de modification. Selon moi ce n’est pas de la créativité. C’est une forme rhétorique qui permet une manipulation des idées déjà connues. Ce qu’on obtient avec ce processus ce n’est pas quelque chose qui provient de la créativité.

La créativité ne peut pas utiliser quelque chose de connu pour apparaitre. La créativité origine d’un vide, ou si vous préférez elle origine de rien. Elle ne peut pas provenir du réel et elle ne peut pas provenir de l’irréel sous forme d’idée ou de réflexion sur un thème.

La créativité provient uniquement de ce que j’identifie comme le troisième élément.
Pour expliquer ce qu’est la créativité je dois utiliser des exemples. C’est ma méthode personnelle de communication qui s’appuis sur du réel pour expliquer. Le réel étant ici dans l’exemple un geste.

1er exemple décrivant le réel:


Mettons qu’un individu tiens entre ses mains une matière malléable qu’il veut modeler selon une idée qu’il a. Il utilisera ses mains qui communiquent avec son cerveau qui utilise le raisonnement pour finalement après analyse dicter à ses mains de faire tel ou tel autre geste. S’il utilise seulement du raisonnement, ce que ses mains vont modeler sera conforme à la vision qu’il avait de ce qu’il voulait modeler. C’est ce qu’on appelle un geste mécanique. Le travail n’a servi qu’à identifier le réel, c’est à dire quelque chose de connu.

2e exemple décrivant l’irréel:


Dans ce deuxième exemple mettons qu’il faconne cette matière malléable en tenant compte de ses rêves en même temps qu’il analyse ce qu’il fabrique. Le résultat par l’utilisation du réel et de l’irréel donnera un objet qui ne sera pas conforme à sa vision de l’objet avant de le modeler. Dans ce deuxième exemple il a utilisé la créativité pour modeler l’ objet. Il a fait un mélange de raisonnement de rêve et de hasard. L’objet qu’il a façonné avec cette méthode porte à croire qu’il a créé quelque chose. Seulement

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ce n’est pas encore tout à fait le cas. Ce qu’il a entre les mains avec cette méthode c’est un objet qui ne correspond pas à sa vision originale mais ce n’est pas pour autant une création. Il reste à trouver dans cette nouvelle forme ce qui existe réellement en tant que créativité. Autrement dit la créativité y est caché et il faut la trouver. Elle n’est pas visible. On voit le réel de la structure modelée et on perçoit l’irréel de la pensée qui a mis en marche le geste, mais voit on le message? Voit on l’intention? Voit on le sentiment caché dans cette masse?

La créativité c’est une autre structure de pensée qui ne provient pas du réel et qui ne provient pas de l’irréel.

La recherche a démontré que la créativité était en soi un monde à part. Ce monde ce situe dans une dimension que nous pouvons percevoir uniquement par la créativité. Essayer de comprendre cela c’est comme tourner en rond en devenant de plus en plus étourdi. Où est le début où est la fin ou est le chemin où est la compréhension de la créativité? On ne peut pas comprendre une émotion avec le raisonnement.

En art jusqu’à présent la compréhension de la créativité s’appuyait sur quelque chose qui existe. Cette chose qui existe appartient au réel matériel et à l’irréel ou ce que certains appellent la spiritualité. Ce n’est donc pas de la créativité au sens propre du terme. Pour que la vraie créativité puisse exister, elle doit provenir d’un vide autant du réel matériel que d’un vide de l’esprit. C’est à dire un vide de l’intention humaine de domination. Autant dire qu’en art il y a très peu de créativité. Les uns et les autres se copient et s’inspirent des travaux des autres pour formuler ce qu’on nomme art. Il y a peu d’opportunité d’évolution avec cette façon de faire.
Pour que la créativité puisse exister dans son sens propre l’artiste doit passer par un chemin qui l’amène hors du réel et hors de l’irréel. Ce chemin c’est un corridor qui permet d’entrer dans le monde de la créativité. Tant que l’individu demeure dans le réel ou dans l’irréel il ne peut pas avoir accès à cette dimension. Certains artistes pour avoir accès à cette dimension qu’on nomme créativité, utilisent la drogue comme moyen d’accès. Dans ce voyage sous stimulation chimique l’individu se déplace hors de lui-même pour entrer dans une autre dimension. Il n’est plus présent dans le réel, mais est-il dans la créativité pour autant? Ce qu’il rencontre ce n’est pas le monde de la créativité mais un autre monde fait de chimère et de peur qu’on retrouve dans la religion et dans les films Hollywoodiens. La créativité ne peut pas être accessible par la drogue parce que la créativité provient d’un monde accessible uniquement par la créativité et la drogue bloque ce chemin.

La créativité c’est une absence selon la vraie définition du terme.

(ABSENCE: Suspension brutale et brève de la conscience avec arrêt de l’activité) Définition du Petit Larousse.

La conscience étant l’irréel c’est à dire la pensée et l’activité étant le réel c’est à dire ce que les sens comprennent pour que la créativité se produise il est nécessaire de se mettre en état d’absence.
En créativité l’absence permet à la compréhension de ce faire. Quand quelqu’un est en transe créative il n’est plus sur la terre. Il n’est plus dans son corps. Il est ailleurs. Cet ailleurs c’est le troisième élément dont la thèse parle.

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Chapitre 5


1ère étape LA PATATE COMME MATÉRIEL DE CONSTRUCTION DANS LA RECHERCHE.

 

LA VIDÉO

Normalement en sculpture comme dans beaucoup d’autres domaines, la maîtrise est une obligation. L’humain veut maîtriser son environnement. C’est d’ailleurs un problème humain qui semble insurmontable à travers les âges. Dans ma recherche, j’ai découvert que si je voulais trouver le troisième élément, la maîtrise serait nuisible à l’expérience.
En utilisant la patate comme matériel de composition dans cette recherche, je me suis volontairement mis en position de non maîtrise sur le matériel. J’ai donné au matériel l’opportunité de réaliser sa propre version sculptée.

Pour réussir moi-même à prendre une certaine distance face à cet objectif, j’ai dû passer par une remise en question de mon rôle de sculpteur. Cette remise en question de moi-même fut laborieuse et cela m’a pris plusieurs années avant de pouvoir laisser la patate se sculpter elle-même.
L’objectif de la recherche demandait que je sois ouvert aux besoins de cette recherche et au début de la recherche je ne l’étais pas parce que je voulais être le maître. Je voulais maîtriser le matériel et le matériel s’évertuait à essayer de me faire comprendre de lâcher prise. Ce combat avec le matériel je l’ai perdu au court de la recherche ce qui a permis la découverte.

Le choix du matériel m’est apparu pendant la recherche comme faisant partie de la réponse que je cherchais. Tout au long de la recherche je ne comprenais pas la direction que je devais apporter à la recherche. C’est la patate qui m’a permis de comprendre les différentes étapes de ma progression vers la découverte que je devais faire.

J’étais entre les mains du matériel sans pouvoir identifier où je me trouvais ni ce que je devais faire. Mon cerveau travaillait désormais sous l’influence de la patate.

Les choses concernant la recherche sont devenu claire lorsque j’ai décidé de faire une vidéo de la recherche. J’ai installé une caméra devant la vitre du four dans lequel je faisais sécher la patate. La caméra prenait 6 minutes de vidéo toutes les heures.

Dans la vidéo qui durent 2 heures ont voit la patate sculptée se métamorphoser sur une période de séchage qui dure en réalité 12 heures.

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À cette époque de la recherche, je croyais que j’avais atteint le but de la recherche. J’étais très loin de cet objectif mais je ne le savais pas à cette époque. Ce que j’avais obtenu jusqu’à cette étape de la recherche, c’est une prise de conscience, que j’étais dans quelque chose que je ne maitrisais pas mais qui continuait d’évoluer parce que mon travail de recherche était ouvert au changements et aux modifications de penser nécessaire à cette évolution. Je croyais avec cette vidéo qui montrait un visage humain vieillir sous nos yeux, que c’était le but de la recherche. J’étais content et fier lorsqu’un article dans la revue ESPACE fut publié sur le sujet. Encore plus étonné lorsqu’un professeur d’université m’a demandé la permission d’utiliser mon vidéo pour ses cours. Cette étape m’a rassuré sur le sujet de la thèse parce que je dérivais dans un monde dont j’étais incapable de cerner l’étendue. Ce monde je le percevais sans le comprendre. J’étais optimiste que la recherche s’en allait dans une direction qui me permettrait de comprendre.

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2e étape LA PATATE COMME MATÉRIEL DE CONSTRUCTION DANS LA RECHERCHE.

LES DÉBOUCHÉS COMMERCIAUX

La recherche continuait à suivre son propre itinéraire sans que j’en sois conscient et je pensais que la deuxième étape allait enfin me contenter.

Cette deuxième étape fut de trouver des débouchés commerciaux pour la sculpture avec la patate. Je l’ai promené un peu partout sous forme d’exposition allant même jusqu’en Europe. Je la mettais dans des boites en bois dont un côté avait une fenêtre. Les gens étaient assez impressionné par la sculpture et me félicitaient pour mon travail et pour mon imagination créatrice.
Avec cette deuxième étape de la recherche, je voulais recueillir des informations du public cible pour pouvoir comprendre l’étape suivante dans la recherche. L’étape suivante devait me permettre de trouver des débouchés financiers.

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3e étape LA PATATE COMME MATÉRIEL DE CONSTRUCTION DANS LA RECHERCHE.

LE MOULAGE EN MÉTAL

Quand est survenue la troisième étape, celle de la fonderie en métal de la patate sculptée, j’avais fait un long parcours social au niveau de l’art, assez pour être en mesure d’affirmer que j’étais en pleine possession de mon habileté avec assez de connaissances pour pouvoir prétendre être un artiste en arts visuels reconnu par le système. Ce que je fis en devenant membre des institutions qui reconnaissent les mérites des individus en art. Cela s’accompagne de rencontre au niveau des autres artistes et un genre de glorification personnelle qui engendre une auto satisfaction qui nous rend prétentieux et ignoble. Cette troisième étape fut celle qui m’a achevé comme être humain tolérant envers les autres et envers le système capitaliste.

J’ai décroché et je suis rentré chez moi pleurer sur mon sort. Mais pour les besoins de la thèse je dois décrire cette étape.

La patate séchée comme matériel de sculpture au niveau des institutions et du commerce, c’est définitivement un objet négatif dont il faut se méfier. Tout d’abord c’est très fragile et deuxièmement si ce n’est pas conservé dans un environnement avec humidité contrôlée, ça pourri et ça tombe en poussière. Lorsque la patate séchée agissant comme œuvre sculptée n’est pas conservée adéquatement, les champignons se mettent dedans et elle disparait en tant que communication artistique.

C’est en tenant compte de ces facteurs que j’ai décidé d’en faire un moulage et de la transformer en métal. J’ai suivi un cours en fonderie et je l’ai coulée en bronze, en acier, en aluminium, en plomb et en argent. Je l’ai ainsi introduite sur le marché de l’art et j’en ai aussi fait des bijoux et des poignées de tiroir.

Cette étape de la recherche ne m’a pas satisfait parce que cette initiative m’a ramené à la case de départ avant la recherche. Cette étape dite étape de la fonderie n’a pas servi la recherche. C’est une dérive assez naturelle où la recherche prenait un break.

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4e étape LA PATATE COMME MATÉRIEL DE CONSTRUCTION DANS LA RECHERCHE.

LE NUMÉRIQUE À LA RECOUSSE DE LA RECHERCHE

Plusieurs années sont passées depuis la troisième étape de la recherche et je doutais de ma performance dans cette recherche. J’ai cependant repris le collier et me suis remis à la tache sans rechigner et heureux d’être encore vivant pour poursuivre cette recherche. J’étais déterminé à comprendre ce qui n’allait pas avec la recherche.

Le problème que je n’arrivais pas à comprendre c’est pourquoi cette œuvre sculptée manquait d’argumentation sculpturale. J’ai transféré la patate sculptée en version numérique et je me suis mis à travailler avec l’ordinateur sur le sujet.

J’ai commencé par jouer avec l’appareil photo et la lumière pour trouver des intensités d’expression dans les visages sculptés. Une fois les photos numérisées, j’ai appris à les intégrer dans des programmes 3D et à les mettre dans des situations de réalité virtuelle.
Cette étape que j’appelle image virtuelle de la patate sculptée, m’a permis de comprendre ce qui ce passait au niveau des expressions du visage que la patate sculptée me cachait dans sa petite dimension de réalité physique.

Le numérique a ceci de particulier. Avec le numérique on peut créer des environnements fictifs qui ressemblent à s’y méprendre à la réalité. Je prenais mes patates numériques et je les élargissais pour qu’elles obtiennent des dimensions d’œuvre monumentale que je plaçais sur la place publique dans un environnement que je créais virtuellement. J’ai pu ainsi voir mes patates sculptées installées devant la Place des Arts, devant des édifices prestigieux, à l’intérieur des musées etc. Ce travail m’a permis de constater que la patate avait une force intrinsèque qui dépassait de loin toutes les sculptures qu’on retrouve sur la place publique. Cela m’a réconforté dans mon attitude envers ce genre sculptural.

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5e étape LA PATATE COMME MATÉRIEL DE CONSTRUCTION DANS LA RECHERCHE.

LA RÉVÉLATION

Plusieurs années se sont écoulées avec ce processus virtuel de la recherche pour déboucher sur une autre dimension de la recherche que je nomme la révélation.


Voici le processus qui a engendré cette révélation:


Mon fils Maxime qui a hérité des gènes artistiques de la famille, est devenu photographe. Il n’est pas seulement un technicien de la photo mais il est aussi un créateur avec beaucoup de talent. C’est à force de persuasion auprès de lui qu’un jour je l’ai amené à vouloir s’investir comme artiste dans la recherche avec la patate sculptée.

C’est à partir de son implication comme photographe que la dimension de la créativité est apparue. Je vous décris ici ce qui c’est passé.

L’idée du départ de cette intervention c’était de prendre plusieurs photos des patates sculptées pour en faire des imprimés grand format, selon ce que je croyais qui devait être une étape importante dans la recherche. C’était sans compter sur le hasard qui devait me mettre en contact avec quelque chose que je n’avais jamais imaginé possible.
Maxime qui est aussi ingénieux que moi dans un autre domaine que le mien, avait déjà prévu de faire certaines expériences avec son art. Je lui laissais l’entière responsabilité de ses actes et je n’intervenais pas à aucun niveau pour l’influencer, même si le contrôle et la maîtrise était toujours présente dans ma façon de procéder, je me battais avec moi-même pour garder ma présence invisible lors de la séance de photo. Je me tenais à l’écart près à intervenir s’il me le demandait.

Pour la séance il avait choisit un réduit fermé avec une fenêtre qu’il avait fermé pour l’occasion. Aucune lumière n’entrait dans cette pièce. Il a installé la sculpture sur un socle et a préparé sa caméra en fonction de ce qu’il voulait obtenir comme photo. Il a sortit une lampe de poche et a fait un grand mouvement au travers la pièce incluant la sculpture dans le trajet de la lumière. Ensuite il m’a montré le résultat. Et c’est là sur le petit écran de la caméra qu’on a vu tous les deux en même temps le phénomène.

Il a refait le même stratagème en tournant la sculpture pour avoir un autre angle et a poursuivi ainsi pour avoir une vingtaine de photos de l’œuvre.

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Soudain sur chaque photo de la même œuvre un personnage différent est apparu.

Ces différents personnages sont tous issues de la même sculpture.

INTERLUDE

Je me permets à cette étape de faire une comparaison entre le théâtre et la sculpture. Il y a en théâtre ce qu’on appelle une conjoncture sensorielle entre les acteurs et le public. Cela ne dure qu’un instant et pourtant cette sensation est en fait une communication spirituelle entre plusieurs personnes. C’est ça le troisième élément.
Le théâtre consiste à utiliser une histoire humaine comme base de communication. Il décrit cette situation en la faisant revivre à plusieurs personnes en même temps. Si tous les éléments sont mis en place et agissent en harmonie, la communication spirituelle ce fait et tous les individus présents jouissent en même temps. Ce moment n’est pas à proprement parlé la créativité mais un moment spécial qui permet aux gens de comprendre qu’ils font partie d’une unité multiple.

CE PETIT MOMENT EST LE TROISIÈME ÉLÉMENT.

En sculpture il ce passe exactement le même procédé. Ce qui différencie ceci de cela c’est la structure des deux éléments que sont le théâtre et la sculpture. Le théâtre est plus près des sens des gens que la sculpture. Même si la sculpture a beaucoup évoluée, elle ne peut pas être comparé au théâtre. Mais moi comme sculpteur, je me perçois souvent comme un comédien qui joue un rôle. Mes sculptures deviennent alors des personnages et agissent comme sur une scène envers un public attentif. Quelque fois le public réagit mais souvent il passe à côté sans regarder et sans comprendre. Il n’est toutefois pas permis de comparer ma sculpture à un genre de décors ou à une manière traditionnelle de faire de la sculpture. Ma recherche m’a permis de sortir de ce pattern qui n’évolue jamais. On rencontre également ce drame créatif en théâtre. Ceux qui fabriquent le théâtre souvent répondent à des exigences lucratives au lieu de répondre à des exigences créatives. Cela produit un théâtre morne et sans intérêt comme certaines sculptures mornes et sans intérêt.

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Chapitre 6

LA DÉCOUVERTE


Après plusieurs années de recherche je venais de mettre à jour quelque chose d’inconnu en sculpture. Comment un personnage sculpté pouvait-il émettre plusieurs versions de lui-même?

Cela m’a pris assez de temps pour comprendre ce que ces photos révélaient de subtil.
Dans un premier temps j’avais une sculpture que j’avais construite avec mes mains et un petit couteau qui sert à éplucher les légumes dans une cuisine. Dans un deuxième temps j’avais utilisé le four d’une cuisinière normale qu’on retrouve dans toutes les cuisines pour faire sécher la patate sculptée pour qu’elle décrive un personnage que j’identifiais comme un membre de ma culture de Canadien Français. Dans un troisième temps j’avais sous les yeux des photos de ce personnage qui révélait pas un seul mais une vingtaine de personnages tous différents les uns des autres.

Comment cela était-il possible et par quel phénomène cela était-il apparu?

C’est à partir de cet instant que j’ai compris la recherche.

Cette chose qui ce nomme créativité s’est infiltré dans l’œuvre et s’est montré à moi par le biais de plusieurs photos de l’œuvre sculptée avec la patate.
Ce troisième élément qui n’est ni une matière ni une pensée a réussi à se faire voir.
On rencontre souvent cet élément en art. Certains ont appelé cet élément un miracle. Un état de grâce. D’autres appellent cet élément une apparition. Certains ne croient pas à cela et d’autres au contraire y croit fermement.

Avec ce troisième élément la sculpture est apparue comme un élément vivant un peu comme le visage d’un acteur qui prendrait différentes poses pour exprimer différentes versions de l’expression du visage pour décrire différents personnages.

Pourtant la sculpture est un objet inerte qui ne peut pas fournir différentes versions de son expression en même temps.
Suis-je un fanatique qui veut faire croire qu’une œuvre sculptée a des propriétés magiques? Je ne crois pas que ce soit l’intention que

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je poursuivais en faisant cette recherche.
La recherche s’est établie selon ma capacité mentale à comprendre ce qui ce passait. C’est pourquoi j’écris la thèse à l’envers dans le temps.

Au début de ma carrière je n’avais aucune idée me permettant de croire qu’un jour je découvrirais quelque chose d’inconnu en sculpture. La sculpture j’ai dû l’apprendre en manipulant les éléments physiques et en juxtaposant à mon travail physique certaines conceptions provenant de ma pensée et de mes émotions.
La sculpture est selon moi un domaine difficile à conquérir et lorsqu’elle apporte un certain rendement après des années de labeur, l’individu est content d’avoir travaillé dans cet environnement. Les difficultés de la sculpture sont apparentes et les plus hardis des sculpteurs arrivent à contourner les difficultés par des moyens techniques et un bon usage du raisonnement. Les émotions sont difficilement transmises à travers la matière qui résiste à cette influence.

Le fait que je ne me sois pas attardé à la sculpture traditionnelle selon la manière qu’elle est perçue, c’est à dire comme une représentation en trois dimensions de la pensée rhétorique, ne signifie pas que je suis condescendant dans mon rapport avec ceux qui la pratique. Je crois cependant que l’art doit primer dans la sculpture et l’art dépend d’une émotion et non d’une rhétorique.
Ce qui m’a attiré dans la sculpture c’est de savoir que je pouvais utiliser ma capacité à faire des œuvres d’art pour transmettre les émotions que je n’arrivais pas à transmettre autrement. Le talent que j’ai eu à ma naissance me permet de comprendre la structure trois dimensions de la sculpture et d’y inclure une émotion. Je ne désirais pas passer ma vie à construire des sculptures ou à travailler pour améliorer ma situation sociale ou pour devenir riche et célèbre.

La recherche m’a permis de découvrir quelque chose d’important au niveau de la sculpture et c’est ce qui me permet de croire que j’ai été utile à quelque chose au niveau culturel. La découverte d’une influence créatrice dans l’oeuvre provenant d’une structure n’appartenant pas à ma volonté ni à mon imagination, mais étant là tout de même, m’a fait comprendre que cette chose existait et que pour la contempler il suffisait de lui offrir un espace de révélation. J’ai mis en œuvre la sculpture mais j’ai laissé les éléments constituants se définir par eux-même.

La recherche qui m’a permis d’obtenir ce résultat n’est pas le même genre de recherche qu’un scientifique ferait pour découvrir quelque chose même si la méthode est semblable. Dans la recherche en art, on laisse parler les émotions à travers une expérimentation au niveau humain d’un dialecte avec la matière. C’est par les émotions qu’on découvre et qu’on comprend ce qui ce passe. La recherche identifie la créativité comme un outil de développement personnel qui procure une forme de compréhension. Comprendre qu’on est en fait une partie d’un tout et non le tout permet de comprendre qu’il y a autre chose d’autre que nous dans l’univers et que ces autres choses sont aussi importantes que nous. La recherche m’a montré qu’une patate avait quelque chose à dire dans l’oeuvre sculptée.

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Chapitre 7

CE QUE RÉVÈLE LA THÈSE

La thèse se veut d’être une forme nouvelle de la pensée. Quelque chose auquel on n’a pas fait attention en art jusqu’à présent. La recherche liée à la thèse démontre qu’il existe en dehors du réel physique et en dehors de l’irréel de la pensée une forme inconnue qui se révèle à travers la créativité artistique.

Cette forme existe dans un monde dont nous ne comprenons pas la structure. Cette forme possède une dimension qui peut être perçu à travers l’art.

La créativité peut nous révéler cette structure et nous la montrer.

Par la créativité laissé à elle-même sans autre intervention que de mettre en situation des matériaux et une pensée, c’est à dire le réel et l’irréel, ont peut obtenir une version de cette structure que j’appelle le troisième élément.

La recherche a démontrée qu’il existait une autre dimension dans le cosmos qui n’est ni perceptible par nos sens, ni perceptible par la raison.

La recherche avec la patate sculptée a démontré qu’on pouvait voir ce troisième élément à travers une création artistique.

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CONCLUSION

 

Je soumets cette thèse pour que les gens qui s’intéressent à l’art puissent avoir accès à ces informations.
Mon but comme être humain est de participer un tant soit peu, à redéfinir ce que nous sommes comme être humain.
Ma recherche m’a permis d’évoluer comme individu et grâce à ce travail j’ai pu démontrer que l’art peut être en soi un domaine pouvant recevoir la recherche comme tous les autres domaines qu’ils soient scientifiques, ou humains.
L’avancé de la compréhension ne s’effectue pas seulement avec des paramètres connus. On doit comme être humain laisser le hasard intervenir dans notre recherche du savoir. La recherche démontre que la situation créatrice lorsqu’elle n’est pas contrôlée peut apporter un éclairage nouveau dans la compréhension.

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Ajout de JAM à cette thèse

15 avril 2021

Je suis en train de lire, du philosophe Henri Bergson, « Matière et mémoire, page 23 » ce qui suit : D_’o_ù _v_i_e_n_t_ _q_u_e_ _l_e_s_ _m_êm_e_s_ _i_m_a_g_e_s_ _p_e_u_v_e_n_t_ _e_n_t_r_e_r_ _à _l_a_ _f_o_i_s_ _d_a_n_s_ _d_e_u_x_ _s_y_s_t_èm_e_s_ _d_i_f_f_ér_e_n_t_s_,_ _l_’u_n_ _o_ù _c_h_a_q_u_e_ _i_m_a_g_e_ _v_a_r_i_e_ _p_o_u_r_ _e_l_l_e_-_m_êm_e_ _e_t_ _d_a_n_s_ _l_a_ _m_e_s_u_r_e_ _b_i_e_n_ _d_éf_i_n_i_e_ _o_ù _e_l_l_e_ _s_u_b_i_t_ _l_’a_c_t_i_o_n_ _r_ée_l_l_e_ _d_e_s_ _i_m_a_g_e_s_ _e_n_v_i_-_r_o_n_n_a_n_t_e_s_,_ _l_’a_u_t_r_e_ _o_ù _t_o_u_t_e_s_ _v_a_r_i_e_n_t_ _p_o_u_r_ _u_n_e_ _s_e_u_l_e_,_ _e_t_ _d_a_n_s_ _l_a_ _m_e_s_u_r_e_ _v_a_r_i_a_b_l_e_ _o_ù _e_l_l_e_s_ _r_éf_l_éc_h_i_s_s_e_n_t_ _l_’a_c_t_i_o_n_ _p_o_s_s_i_b_l_e_ _d_e_ _c_e_t_t_e_ _i_m_a_g_e_ _p_r_i_v_i_l_ég_i_ée_ _?_ _

Ce questionnement de Bergson touche directement l’idée de ma thèse de l’image pouvant émettre plusieurs images.
Ce mélange entre réalité et intériorité établi par l’image réelle de la patate sculptée qui sous l’influence d’un jet de lumière et le déplacement de l’objectif de la caméra autour de l’objet, apporte une lecture différente de la sculpture qui émet dans cette action dans ce mouvement une autre identité, un autre personnage. Pourtant la sculpture n’est pas modifiée. Elle demeure tel qu’elle.

Je suis enclin à penser que ma thèse est vraie après avoir lu cela émergent d'un grand philosophe et cela me fait du bien de constater que j'ai trouvé cela par moi-même.